Un médecin ukrainien s’excuse après avoir dit à un journaliste télé qu’il avait ordonné à son personnel de castrer des soldats russes

Gennadiy Druzenko a endossé le rôle de médecin volontaire de la ligne de front après que les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne le mois dernier, et il s’est depuis décrit comme l’un des milliers d’Ukrainiens travaillant pour défendre son pays.
Le président Volodymyr Zelenskyy a ordonné aux hommes âgés de 18 à 60 ans de rester dans le pays pour aider à lutter contre la guerre, certains recevant une formation au combat tandis que d’autres assument des tâches visant à mieux protéger les combattants et l’artillerie ukrainiens de l’ennemi.
M. Druzenko a cofondé un hôpital mobile en 2014 et, au cours des huit dernières années, quelque 500 médecins ont participé à l’installation, qui déploie des médecins et des infirmiers civils dans la zone de conflit proche des républiques séparatistes.
Lors d’une récente interview accordée à Ukraine-24, l’infirmier a déclaré qu’il avait « toujours été un grand humaniste » et qu’il pensait auparavant que « si un homme est blessé, il n’est plus un ennemi mais un patient ».
Il a ensuite laissé entendre que son opinion avait changé avec l’invasion, puisqu’il a déclaré au diffuseur qu’il avait « reçu l’ordre très strict de castrer tous les hommes [russes] capturés, car ce sont des cafards, pas des personnes ».
Le Comité d’enquête de Russie a ouvert une enquête sur Druzenko à la suite de ces commentaires, mais l’infirmier a depuis pris la parole sur les médias sociaux pour s’excuser de ce qu’il avait dit, assurant que l’hôpital « ne castre personne et ne va pas le faire », et expliquant que ses mots étaient dus à ses « émotions ».
Dans une déclaration publiée sur le site Internet de l’hôpital, M. Druzenko explique qu’il a « fait une déclaration émotionnelle sur la stérilisation des envahisseurs » et affirme que ses propos ont été « motivés par des menaces personnelles contre Gennady et sa famille ».

Le communiqué ajoute que ses propos ont été « sortis de leur contexte et propagés par les chaînes de propagande russes », avant d’assurer qu’il « ne s’est pas engagé, ne s’engage pas et ne prévoit pas de stériliser les envahisseurs russes, et encore moins les soldats et officiers russes capturés ».
« Notre mission est de sauver des vies… Le chef du PDMS s’excuse pour ses émotions, causées, une fois de plus, par des menaces brutales à son encontre et à celle de sa famille », poursuit le communiqué.
Pratiquer des castrations sur des soldats violerait les Conventions de Genève, qui interdisent « les atteintes à la vie et à l’intégrité physique, notamment le meurtre sous toutes ses formes, les mutilations, les traitements cruels et la torture ».